Corrigé exercice 1. Kant: il y a un principe de doute

Publié le par Dephi

 

Questions

 
1.«Il y a un principe du doute consistant dans…» Caractérisez la démarche entreprise ici par Kant. Relevez dans la suite du texte les termes qui expriment une démarche semblable.

réponse: Cette démarche est d'abord un jugement de réalité, plus précisément un jugement d'existence (Il y a...il existe), mais aussi un jugement d'essence, une démarche de conceptualisation. On s'attend à ce que Kant énumère les éléments constituant ce principe (il consiste en ceci, ceci et cela...) Kant entend préciser la nature des notions dont il parle. Il a une volonté d’expliquer ce que recouvrent les termes. On peut repérer dans le texte les termes qui expriment cette volonté de préciser les notions. «si l’on entend seulement par là… », «Cette méthode est donc à proprement parler », «procédé critique par quoi il faut entendre» «méthode de philosophie qui consiste à». Repérez ces formulations, on attend de vous dans vos dissertations ce même souci de clarté et de précision.

2. Quelles sont les autres activités philosophiques auxquelles se livre Kant dans l’ensemble de ce texte ?

réponse: Kant fait des jugements de réalité, jugement d’existence (il y a), et jugement d’essence (cette méthode est…), mais aussi des jugements de valeur (c’est nuisible…c’est utile et opportun), et l’ensemble de sa démarche est une analyse distinctive. Kant distingue scepticisme et méthode sceptique.

3. Caractérisez les deux sortes de doute distinguées par Kant. Cherchez quels sont les philosophes qui ont particulièrement utilisé l’un ou l’autre de ces doutes.

réponse : Approfondissons la différence entre le scepticisme et la méthode sceptique. Dans le scepticisme, on doute afin de rendre les connaissances incertaines. Le doute est ici employé comme fin. On doute pour douter. Dans la méthode sceptique, au contraire, on fait comme si les connaissances étaient douteuses, on utilise le doute comme moyen dans le but de parvenir à cette fin, la vérité. On doute pour échapper au doute en parvenant à la certitude. Le doute cartésien diffère fondamentalement du doute sceptique orienté vers la suspension permanente du jugement. Pour Descartes, le doute est méthodique, càd il est un chemin vers la vérité (méta hodou) de la mise en doute des opinions doit surgir la certitude la plus pure, celle précisément qui lui résistera. Le scepticisme peut être une attitude critique prudente, voire recommandable s’il en appelle à notre vigilance pour éviter le dogmatisme. Cela n’empêche pas de continuer à croire, ni d’agir. Tel est ce que Hume appelle le « scepticisme mitigé et humainement praticable distinct du scepticisme outré et pyrrhonien » Enquête sur l’entendement humain, section XII. Le scepticisme de Pyrrhon utilise un doute absolu qui consiste à tout nier, à ne rien admettre. Le sceptique prétend qu’on ne peut rien connaître avec certitude. Il se contente de suspendre son jugement et adopte l’attitude du doute permanent et universel.


    Le doute sceptique a été déterminé par Pyrrhon, et utilisé par Sextus Empiricus, Montaigne, Hume, Russell l'ont également utilisé. Quant à ce que Kant appelle la méthode sceptique, cela renvoie au doute exagéré de Descartes, doute que Husserl a repris d'une certaine manière dans ses Méditations cartésiennes par son épochè, sa suspension du jugement et sa mise entre parenthèse du monde du savoir.

Question 

 

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